Une épave romaine pourrait expliquer l’univers

Le sort des lingots n’était pas scellé au fond de la mer. En 1989, après deux ans de fouilles infructueuses, l’équipe de Salvi reçoit une offre inattendue : l’Institut national italien de physique nucléaire propose de financer l’excavation – 300 millions de lires, soit 210 000 dollars – en échange de 10 % des lingots.

L’intérêt des physiciens ? Le plomb antique, purifié par les siècles, est devenu extrêmement stable. Contrairement au plomb moderne, encore chargé en isotopes radioactifs comme le plomb-210, celui-ci est exempt de toute radioactivité résiduelle. Et cela en fait un matériau idéal pour isoler un détecteur de physique fondamentale de toute interférence.

C’est ainsi que les lingots rejoignent l’expérience CUORE (Cryogenic Underground Observatory for Rare Events), installée sous 1,4 kilomètre de roche dans les Apennins. L’objectif : détecter un événement hypothétique, la désintégration double bêta sans émission de neutrinos. Si cette réaction existe, elle prouverait que le neutrino est sa propre antiparticule – une théorie proposée par le physicien italien Ettore Majorana. Et cela pourrait expliquer pourquoi, après le Big Bang, la matière a survécu tandis que l’antimatière a disparu.

Laisser un commentaire