Un problème sanitaire majeur et systémique
L’agrochimie ne tue pas seulement les insectes. Elle détruit aussi la santé humaine, avec des effets désormais largement documentés : baisse de la fertilité masculine de 54 % en 40 ans, explosion des maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson), troubles cognitifs chez les enfants, maladies cardiovasculaires, cancers… Le tout, alors même que les causes classiques (alcool, tabac) sont en net recul.
Et au-delà de ces pathologies, Hélène Grosbois insiste sur un point fondamental : les pesticides sont pour la plupart des antibiotiques. Ils tuent les bactéries bénéfiques, renforcent les pathogènes, et sont à l’origine de l’antibiorésistance croissante. Des bactéries auparavant bénignes, comme E. coli, deviennent désormais impossibles à traiter, posant une menace directe à court terme.
On ne va pas mourir de faim… sauf à cause de ça
L’argument souvent avancé par les défenseurs de l’agrochimie est celui de la sécurité alimentaire : sans pesticides, comment nourrir 10 milliards d’êtres humains ? Hélène Grosbois répond sans détour : aujourd’hui, on produit déjà de quoi nourrir 11 milliards de personnes, mais 30 à 40 % sont gaspillés. Le vrai problème, ce n’est pas la quantité de nourriture, c’est son accessibilité économique, et sa dépendance à un système agricole toxique qui détruit les sols, rend les cultures malades, et élimine toute résilience.