On arrive à la solution du cancer, tout va changer pour les malades » – Dr Laurent Schwartz

Les cellules saines utilisent l’oxygène pour produire leur énergie, tandis que les cellules cancéreuses fermentent le glucose. C’est ce que le prix Nobel Otto Warburg avait déjà observé il y a un siècle. « Tous les cancers captent du sucre et plus ils en captent, plus ils sont agressifs », explique le Dr Schwartz. Selon lui, c’est cette fermentation du sucre qui entraîne la formation et la prolifération des tumeurs.
Une approche oubliée et un traitement potentiel

Le Dr Schwartz souligne que les travaux d’Otto Warburg et d’Albert Szent-Györgyi, également prix Nobel, ont été progressivement mis de côté à partir des années 1950, au profit d’une vision génétique du cancer. Cette approche a conduit à une explosion des recherches sur le génome sans pour autant aboutir à une solution claire.

Il propose aujourd’hui de remettre en avant des traitements anciens et peu coûteux, comme le bleu de méthylène, une molécule découverte en 1876 et historiquement utilisée en médecine avant d’être délaissée. Il s’agit d’un capteur d’électrons qui, selon lui, pourrait permettre aux cellules cancéreuses de retrouver une respiration normale et ainsi stopper leur prolifération.

Il rappelle qu’au début du XXe siècle, le bleu de méthylène était déjà employé pour traiter certains cancers et qu’il existe de nombreuses publications anciennes montrant son efficacité. « Dans les années 1900, des médecins publiaient déjà des études sur les effets du bleu de méthylène contre le cancer », précise-t-il.
Des résultats encourageants, mais encore non validés

Le Dr Schwartz et son équipe ont testé l’effet du bleu de méthylène sur des cellules cancéreuses en laboratoire ainsi que sur des modèles animaux. Les résultats montrent un ralentissement clair de l’évolution des tumeurs. De plus, des patients ayant pris ce traitement expérimental rapportent une stabilisation de leur maladie.

Cependant, il insiste sur le fait que ce protocole ne se substitue pas aux traitements conventionnels (chirurgie, chimiothérapie) et qu’il ne vise pas à guérir le cancer, mais plutôt à ralentir son évolution pour offrir un gain de temps aux malades avec des effets secondaires minimes.
Un manque de soutien des autorités et de l’industrie pharmaceutique

Malgré ces observations, les essais cliniques rigoureux permettant de valider cette approche tardent à voir le jour. Le Dr Schwartz explique avoir tenté de convaincre les autorités de santé et l’industrie pharmaceutique de financer ces recherches, mais sans succès.

Selon lui, cela s’explique en partie par des raisons économiques : le bleu de méthylène est une molécule tombée dans le domaine public et ne peut donc pas générer de profits importants pour les laboratoires. « Aujourd’hui, le principal usage du bleu de méthylène, c’est la pisciculture », ironise-t-il.

Laisser un commentaire