Les années passent, et le poids de ces humiliations devient de plus en plus lourd à porter. Pourtant, chaque retour de son père, marin au long cours, était une éclaircie. Jusqu’au jour où, au lieu d’un jouet ou d’un livre, il lui ramène… un bébé corbeau blessé.
Noir, un corbeau pas comme les autres
Dès qu’elle tient l’oisillon dans ses mains, quelque chose change. Lina s’en occupe comme d’un trésor fragile. Elle l’appelle Noir, en référence à ses plumes sombres et brillantes. L’oiseau devient vite son confident, son refuge, son ancre dans la tempête. Là où les autres la rejettent, Noir reste, fidèle et attentif.
Ils deviennent inséparables. Il se perche sur son épaule, la suit jusqu’au portail du collège, l’attend en silence le soir. Elle lui parle, lui confie ses peurs, ses larmes, ses espoirs. Noir ne répond pas, mais il écoute. Et cela suffit à Lina pour tenir, jour après jour.
