En 1985, un cliché a ému la planète en révélant le drame colombien à travers les yeux d’une enfant. Des années plus tard, l’auteur de ce portrait iconique lève le voile sur les circonstances insoutenables qui ont conduit à cette tragédie. Son récit poignant interroge autant qu’il inspire.
Un drame prévisible : les avertissements négligés
Pensez à un géant endormi, coiffé d’une calotte glaciaire telle une crème chantilly, qui se réveille soudain dans une colère dévastatrice. Ce scénario s’est concrétisé le 13 novembre 1985 avec le réveil du Nevado del Ruiz, ce colosse des montagnes andines colombiennes. Pendant des semaines, la nature avait donné l’alarme : tremblements sourds, fumerolles inquiétantes, vibrations perceptibles.
Malgré les mises en garde insistantes des vulcanologues, les autorités n’ont pas ordonné l’évacuation d’Armero, cité abritant près de 29 000 âmes. La fusion des glaces volcaniques a engendré des torrents de boue meurtriers, les fameux lahars, qui ont submergé la ville dans l’obscurité. Bilan effroyable : plus de 23 000 victimes. Cette catastrophe, qui aurait pu être évitée, demeure l’une des pages les plus sombres de l’histoire colombienne.