Je partage mon foyer avec mon fils Nicolas, dans une maison où les visiteurs se font rares. Qui pouvait bien se livrer à ce jeu étrange ? J’ai d’abord attribué cela au hasard, puis à la fameuse capacité dévoreuse des sèche-linge. Pourtant, une intuition persistante me disait qu’il y avait autre chose.
Une enquête digne des plus grands détectives
Une soirée, j’ai décidé de mener l’enquête. J’ai déniché une vieille caméra de surveillance oubliée au grenier et l’ai installée discrètement dans la buanderie. Une initiative peut-être excessive, mais ma curiosité était plus forte.
Au petit matin, encore ensommeillé, alors que je sirotais mon café en visionnant les images, la révélation fut stupéfiante : Nicolas, mon propre enfant, se glissait furtivement dans la pièce, subtilisait une chaussette neuve qu’il dissimulait dans sa veste avant de quitter les lieux, tel un mini espion en opération.
Sur les traces d’un mystère
Pris par une curiosité irrésistible, j’ai entrepris de le suivre à distance. Il empruntait avec assurance une rue que je ne connaissais pas, menant à un quartier aux bâtiments marqués par les années. L’atmosphère y était si particulière qu’on aurait pu se croire dans un film d’époque en noir et blanc, où chaque pierre semble chargée d’histoire.
Mon fils s’est arrêté devant une modeste demeure et a frappé. Un homme âgé en fauteuil roulant lui a ouvert, et j’ai entendu Nicolas lui déclarer avec tendresse :
« Je t’ai apporté une nouvelle chaussette colorée. »
Mon souffle s’est coupé.
