J’ai serré mes lèvres et j’ai dit :
« Si tu n’en veux pas, je les prends. »
L’aîné fit un signe de la main :
« Quoi que tu veuilles, après tout, je jette. »
Le secret entre les couvertures

Le lendemain, j’ai ramené les trois couvertures dans mon petit appartement. Je comptais les laver et les garder comme souvenir. En secouant vigoureusement l’une d’elles, j’ai entendu un « clac ! » sec, comme si quelque chose de dur était tombé par terre. Je me suis penchée, le cœur battant. À l’intérieur de la doublure déchirée se trouvait un petit sac en tissu marron cousu main.
Les mains tremblantes, je l’ouvris : à l’intérieur se trouvaient plusieurs vieux comptes d’épargne et quelques onces d’or, soigneusement emballées. La somme totale dépassait les cent mille dollars. J’en eus le souffle coupé.
Maman, qui avait vécu toute sa vie dans l’austérité, sans luxe, avait discrètement économisé chaque centime, cachant sa fortune dans ces vieilles couvertures.
J’ai pleuré à chaudes larmes. Toutes les images du passé me sont revenues : l’époque où elle vendait des légumes au marché pour gagner quelques pièces, les fois où elle fouillait dans son porte-monnaie pour me donner l’argent de mes études. J’ai toujours cru qu’elle n’avait rien… mais en réalité, elle avait tout économisé pour nous.
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