Eau potable cancérigène : 50 ans de « scandale sanitaire »

Cette lenteur de réaction est vivement critiquée par Gaspard Lemaire, qui parle d’un grave manquement à la protection sanitaire : « Informés des risques liés à la contamination des réseaux d’eau par cette substance, les législateurs ont gravement manqué de diligence », écrit-il dans un article. Et d’ajouter que la France a agi bien après d’autres pays, comme les États-Unis, qui détectaient déjà le CVM à des seuils très bas dès 1975.
Des résultats alarmants sur tout le territoire

Grâce aux démarches de Gaspard Lemaire, et après un passage par la Commission d’accès aux documents administratifs, des données confidentielles ont été obtenues auprès de neuf agences régionales de santé. Ces données révèlent 6 410 cas de non-conformité entre 2014 et 2024, répartis sur les régions suivantes : Normandie, Hauts-de-France, Bourgogne-Franche-Comté, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine, Grand Est, Bretagne et Corse.

Les dépassements de seuil peuvent atteindre jusqu’à 1 400 fois la limite réglementaire. La Normandie présente un taux de non-conformité de 11 %, tandis que la Provence-Alpes-Côte d’Azur n’affiche que 0,5 %. Les zones rurales, en bout de réseau, sont les plus touchées : l’eau y stagne plus longtemps dans les canalisations, favorisant la migration du CVM vers l’eau consommée.

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