Eau potable cancérigène : 50 ans de « scandale sanitaire »

Ce n’est qu’au cours des années 1980 que les procédés industriels évoluent pour éliminer en grande partie ce composé toxique du PVC. Mais entre-temps, une immense partie du réseau a été posée avec les anciens matériaux. Le ministère de la Santé estime aujourd’hui à environ 140 000 kilomètres la longueur de canalisations en PVC posées avant 1980 ou dont la date d’installation est inconnue.
Un scandale étouffé et une réponse réglementaire tardive

Malgré les alertes scientifiques et médicales répétées, les producteurs de PVC ont longtemps minimisé les dangers du CVM. Selon Gaspard Lemaire, chercheur en sciences politiques à l’origine des récentes révélations, « les producteurs de PVC se sont efforcés de dissimuler durant des années la toxicité du CVM et les dangers encourus par les travailleurs comme par les consommateurs ».

Il a fallu attendre 1998 pour que l’Union européenne impose un seuil de qualité pour le CVM dans l’eau potable : 0,5 microgramme par litre. En France, les analyses de ce contaminant n’ont été rendues systématiques que bien plus tard. Officiellement, selon le ministère de la Santé, ces tests ont débuté en 2007. En réalité, selon l’Astee, la première campagne nationale de détection n’a été lancée qu’en 2011.

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