Avoir des frissons en entendant une musique bouleversante est une réaction qui remonte à nos ancêtres. Initialement, cette réponse physiologique avait une fonction bien précise : en hérissant les poils, elle permettait soit de paraître plus imposant face à un danger, soit de mieux conserver la chaleur dans un environnement froid. Aujourd’hui, cette réaction n’a plus d’utilité vitale, mais elle reste ancrée dans notre système nerveux autonome, le même qui déclenche la peur ou l’excitation.
Mais alors, pourquoi une mélodie provoquerait-elle la même réaction qu’un danger imminent ? Tout repose sur une structure clé de notre cerveau : l’hypothalamus. Ce dernier interprète certaines émotions intenses comme des événements majeurs et ordonne la libération d’adrénaline. Résultat : notre corps réagit par une poussée de frissons, même en l’absence de menace réelle.
Quand la musique prend le contrôle du cerveau
Lorsque vous écoutez une chanson qui vous touche, votre cerveau ne se contente pas de reconnaître des notes et des paroles. Il s’active de manière complexe et sollicite plusieurs régions simultanément :
- Le cortex auditif analyse les sons et leurs subtilités.
- L’amygdale génère une réponse émotionnelle en fonction de vos souvenirs et de votre vécu.
- Le noyau accumbens, centre du plaisir et de la récompense, libère de la dopamine, hormone du bien-être.
C’est l’interaction entre musique et émotions qui rend une chanson si puissante. Plus un morceau joue sur l’alternance entre tension et relâchement – par exemple avec une montée en intensité suivie d’une résolution harmonique – plus il est susceptible de déclencher des frissons.